DOCERE

John Stuart Mill

« L'utilitarisme soutient au contraire que la seule chose désirable comme fin et le bonheur, c'est-à-dire le plaisir et l'absence de douleur. »

— John Stuart Mill, L'utilitarisme, éd. Flammarion, p. 21

« Alors que dans l'estimation de toutes les autres choses, on tient compte de la qualité aussi bien que de la quantité, il serait absurde d'admettre que dans l'estimation des plaisirs on ne doit tenir compte que de la quantité. »

— John Stuart Mill, L'utilitarisme, éd. Flammarion, p. 24

« Peu de créatures humaines accepteraient d'être changées en animaux inférieurs sur la promesse de la plus large ration de plaisirs de bêtes; aucun être humain intelligent ne consentirait à être un imbécile, aucun homme instruit à être un ignorant, aucun homme ayant du cœur et une conscience à être égoïste et vil, même s'ils avaient la conviction que l'imbécile, l'ignorant ou le gredin sont, avec leurs lots respectifs, plus complètement satisfaits qu'eux-mêmes avec le leur. »

— John Stuart Mill, L'utilitarisme, éd. Flammarion, p. 25

« Souvent les hommes, par faiblesse de caractère, font élection du bien le plus proche, quoiqu'ils sachent qu'il est le moins précieux; [...] ils recherchent les plaisirs faciles des sens au détriment de leur santé, quoiqu'ils se rendent parfaitement compte que la santé est un bien plus grand. »

— John Stuart Mill, L'utilitarisme, éd. Flammarion, p. 27

« Nombre de gens se trouvent contents avec très peu de plaisir, s'ils peuvent avoir beaucoup de calme ; nombre d'autres sont capables d'accepter une somme considérable de douleur, s'ils peuvent mener une vie très mouvementée. »

— John Stuart Mill, L'utilitarisme, éd. Flammarion, p. 33

« Toutes les grandes causes de souffrances humaines pourraient être dans une large mesure, et, pour beaucoup d'entre elles, presque entièrement, maîtrisées par les soins et efforts humains. »

— John Stuart Mill, L'utilitarisme, éd. Flammarion, p. 37

« [La morale utilitariste] refuse seulement d'admettre que le sacrifice soit en lui-même un bien. Un sacrifice qui n'accroît pas ou ne tend pas à accroître la somme totale de bonheur, elle le considère comme un sacrifice perdu. »

— John Stuart Mill, L'utilitarisme, éd. Flammarion, p. 40

« L'éducation et l'opinion, qui ont un si grand pouvoir sur le caractère des hommes, devraient user de ce pouvoir pour créer dans l'esprit de chaque individu une association indissoluble entre son bonheur et le bien de la société, et tout particulièrement entre son bonheur personnel et la pratique des conduites négatives et positives que prescrit le souci du bonheur universel. »

— John Stuart Mill, L'utilitarisme, éd. Flammarion, p. 41

« Être vertueux, selon la morale utilitariste, c'est se proposer d'accroître le nombre des heureux. »

— John Stuart Mill, L'utilitarisme, éd. Flammarion, p. 44-45

« Si l'on est fondé à croire que Dieu désire par-dessus tout le bonheur de Ses créatures et qu'en les créant Il s'est proposé ce but, l'utilitarisme, bien loin d'être une doctrine sans Dieu, est une doctrine plus profondément religieuse que toute autre. »

— John Stuart Mill, L'utilitarisme, éd. Flammarion, p. 49

« La moralité faite d'habitudes, celle que l'éducation et l'opinion ont consacrée, est la seule qui, en se présentant d'elle-même à notre esprit, nous donne le sentiment qu'elle tire d'elle-même son caractère obligatoire. »

— John Stuart Mill, L'utilitarisme, éd. Flammarion, p. 59-60

« Les sanctions extérieures sont : l'espoir de se concilier la bienveillance, ou la crainte de provoquer le mécontentement de nos semblables ou du Maître de l'Univers. [...] La sanction intérieure [est] une peine plus ou moins intense, qui suit la violation du devoir, et que les personnes d'éducation morale convenable éprouvent à un degré tel que, dans les cas graves, elles reculent devant cette violation comme devant une impossibilité. »

— John Stuart Mill, L'utilitarisme, éd. Flammarion, p. 61-62

« Cette supériorité d'intelligence, jointe au pouvoir de sympathiser avec les êtres humain en général, le rend capable de s'attacher si fortement à l'idée de sa tribu, de son pays ou de l'humanité, comme collectivité, que tout acte qui leur est nuisible éveille sa disposition instinctive à la sympathie et le pousse à la résistance. »

— John Stuart Mill, L'utilitarisme, éd. Flammarion, p. 109

« Avoir un droit, c'est avoir quelque chose dont la société doit garantir la possession, en vue de l'utilité générale. »

— John Stuart Mill, L'utilitarisme, éd. Flammarion, p. 113

« Toutes les personnes sont estimées avoir droit à l'égalité de traitement, à moins que quelque intérêt [expediency] social reconnu n'exige le contraire. De là vient que toutes les inégalités sociales qui ont cessé d'être considérées comme expédientes, apparaissent désormais non pas simplement comme inexpédiantes, mais comme injustes, et semblent si tyranniques que les gens sont enclins à s'étonner qu'on ait jamais pu les tolérer; oubliant qu'ils tolèrent peut-être eux-mêmes d'autres inégalités, à la faveur d'une conception tout aussi erronnée de ce qui est expédient. »

— John Stuart Mill, L'utilitarisme, éd. Flammarion, p. 131